Ces nouvelles, teintées des embruns de la mer, sont riches de patois et de parlures gaspésiennes hors du commun. De bière d'épinette en pieds d'athlète, de notes noires en canne blanche, les images filent au vent du large comme sur un long ruban cinématographique. Les personnages mis en relief sont quelquefois excentriques, toujours originaux, plus grands que nature.
Toute la généalogie de ce coin de pays est narrée, depuis ses premiers occupants, venus d'Asie par le détroit de Béring, jusqu'aux "mangeux de morue" d'aujourd'hui, en passant par les Micmacs dont la Gaspésie fut longtemps le royaume, et les Vikings qui vinrent y pêcher il y a 1500 ans, sans oublier Cartier et les Français qui en prirent possession (...), ni les Robin, ces marchands jersiais qui y établirent leurs comptoirs pour y vendre les pêcheries aux Anglais.
Des nouvelles (15) nourries de la tradition orale, des contes et du folklore gaspésiens. Pour S. Lépine (Le Devoir du 30 août 1986), ces récits ne sont prétexte qu'à juxtaposer les régionalismes, les expressions et patois gaspésiens.
Fils de déportés acadiens, Olivier Barillôt, dit Tipon, débarque à Paspéya en 1774 sur une des trois goélettes de la Robin Pipon Compagny, qui exercera le monopole des pêcheries en Gaspésie et dans toute la baie des Chaleurs pendant près de deux siècles.